Ursula-andthe-Dude

LA TERREUR DE VIVRE

Dimanche 17 février 2013 à 21:27


Enlacés dans la cuisine j'avais l'impression qu'on était deux gosses qui se cachaient pour faire des cochonneries, comme une ambiance de roman de Colette dans la cuisine. Moi saoule, lui toujours avec son manteau à me regarder avec un sourire drôle. On attendait de pouvoir aller sur le balcon rien que tous les deux alors on restait rien que tous les deux dans la cuisine. La pizza cuisait, j'avais les fesses sur le four. A un moment il m'a dit qu'il avait très chaud à la main. J'ai sourit, parce que ça aussi c'était drôle. C'était drôle comme nous, comme la situation, pas drôle comme une bonne blague entre copains, drôle comme cette boule qu'on a dans le ventre, des fois, quand le bonheur se noue quelque part entre le diaphragme et l'entrejambe. J'ai pensé à l'image qu'on renvoyait, au couple qu'on formait, il m'a entendu rigolé et j'ai fait passé ça pour de l'ébriété. C'est vrai qu'on était un peu étranges, un peu déparaillés mais ça nous rendait chouette, comme un tour de magie improbable. Moi et mon côté de Valkyrie un peu grasse, lui et son air de petit garçon. On a parlé un peu, j'ai un peu oublié, comme des gosses encore on a commencé à parler des gens qui traînaient sur le canapé blanc, des gens qui dansaient sur du rock, des gens qui ne parlaient pas, des gens qui fumaient, je lui ai raconté plein d'histoires, j'ai fait des grosses démonstrations et lui il me regardait toujours avec ce drôle de sourire, à la fois en coin et jusqu'aux oreilles. Pour s'occuper on a commencé à s'embrasser, on est parti du four parce que j'avais peur de me faire mal, d'appuyer sur le bouton qu'il ne fallait pas toucher, d'interrompre notre conversation. J'avais un peu peur qu'on nous surprenne, comme s'il y avait quelque chose de neuf à surprendre. Une fille nous a interrompu pour nous dire au revoir, une autre pour nous faire une blague, j'ai sourit pour jouer le jeu, les mains crispées sur le col de son manteau, comme un "tu perds rien pour attendre". Quand tout le monde est parti on a filé sur le balcon fumer des cigarettes en continu. Fumer prenait une nouvelle dimension pour moi, ce n'était plus ce plaisir égoïste, privilégié: on fumait ensemble et j'y voyais une sorte de complicité étrange. Ils ont passé KISS, on a recommencé à s'embrasser et à force de désir, de le regarder sourire avec les yeux et cet air tranquille. L'amour comme un vertige. J'ai profité de mon verre trop chargé pour vider mon sac pour de vrai. Le bout des lèvres, les regards idiots, j'en avais assez de tout ça. Je voulais tout lui dire, sans détours, sans états d'âme, je voulais plus rigoler. Entre le calme du quartier et le bruit à l'intérieur, on était à une frontière du monde. Je nous sentais empereurs de ce lieu caché, céleste. J'avais l'impression que le monde entier nous regardait, qu'on projetait ma vie sur écran géant. C'était bizarre de vivre et de voir sa vie à la fois, de connaître le scénar et de trembler comme un spectateur. La peur au ventre et parce qu'ils passaient KISS j'ai fini par tout lui déballer: l'amour, l'absolu, la peur, les règles, l'excès de règles. J'ai bafouillé dans le col de sa veste et il m'a passé la main dans les cheveux en rigolant comme à chaque fois que je fais une montagne d'un rien. Dans sa bouche tout était incroyablement évident, tellement évident qu'il n'y avait pas besoin de le dire. L'amour était déjà là et l'absolu ça ne lui faisait pas peur vu qu'il savait même pas ce que c'était. J'ai essayé de lui dire qu'avec moi il sautait dedans à pieds joints mais il avait l'air de s'en foutre, tout simplement. Quand j'ai vu son regard tranquille parcourir la ville vide, la ville triste, la ville seule, l'absolu n'était plus une exigence, un insupportable poids qui me coulait depuis 20 ans et qui détruisait mon existence. L'absolu était une évidence, un atout, un bonus, une force de vivre qui me définissait sans que ça pose problème. Les souffrances, la honte, le passé, se sont dissout d'un coup, comme de trop sur cet entredeux céleste, entre la cacophonie et la mort, là où l'amour inondait le sol, brûlait l'air et les êtres. On était drôles, foutrement drôles, avec notre aspect un peu bancal et nos physiques impossibles, comme la chimère régnant sur cet entredeux. Aimer ne faisait plus peur, aimer c'était simple, c'était joyeux. Aimer n'était plus un problème, enfin. Du coup j'ai vomi mon bonheur sur le monde, j'ai jeté de l'amour à tout va et j'ai mis mes pieds dans la fontaine en Février. Tout ça l'a fait aussi marrer, même quand je suis rentrée pieds nus et bourrée. Parfois c'est vrai que j'ai peur, un tout petit peu peur, parce qu'on dirait qu'il pourrait arrêter de m'aimer demain matin alors, entre 3h et 5h du mat', quand j'ai failli lui demander si je pouvais voir en lui une éternité, si cette projection avait du sens mais j'ai préféré le laisser m'embrasser.

Avec de la chance ça s'arrêtera jamais. 
 

Mardi 12 février 2013 à 23:45

"T'as une éthique." 

Dimanche 3 février 2013 à 13:49

Boire son bonheur en multicolore
Aimer très fort, tout simplement,
Se réconcilier avec le monde
En cheveux sales et talons trop hauts
Un côté pupute, sûrement,
La vie, en décalé, sublime.

 
 

Mardi 29 janvier 2013 à 21:38

 http://ursula-andthe-dude.cowblog.fr/images/IMG1393.jpg

Mardi 29 janvier 2013 à 21:33


http://ursula-andthe-dude.cowblog.fr/images/4240271015054995098388365345388290929481632270377n.jpg
Elle était dans l'encadrement de la porte et je ne la voyais que de dos, presque nue avec seulement un petit slip blanc sur les fesses. Ses longs cheveux roux tombaient en cascade sur son dos et couvraient la rondeur d'un sein que j'apercevais à peine. Moi j'étais complètement à poil, la queue dressée. Elle me faisait bander, vraiment bander. D'un autre côté elle était tellement belle, sa grosse bouche rouge et ses grands yeux ocres me brûlaient le corps. Sa peau sentait le miel et l'amande. Je savais qu'elle m'attendait, je lui avais dit que je partais me changer, je crois que j'étais allé faire ça pour me donner une contenance: je ne savais pas trop quoi faire devant cette fille. Elle jouait avec ses cheveux en fredonnant, un petit sourire tranquille sur sa grosse bouche rouge qui me brûlait le corps. Je lui aurai dévoré si on se connaissait pas si peu, je lui aurai mangé même tout le visage tant il était beau. Pour le moment je crois que j'avais au moins le droit de l'embrasser. J'avais envie de lui murmurer à l'oreille des mots d'amour que je ne pensais pas, des mots d'amour que j'avais dit mille fois. J'avais envie de les lui dire parce qu'elle était la plus belle fille que j'avais jamais eu, parce que j'aurai aimé penser ces mots et que peut-être, sûrement, je les penserai un jour, bientôt. En tout cas j'en avais très envie. Mais j'étais un mec timide qui n'a jamais su mentir alors je lui ai touché l'épaule en lui disant des choses que je pensais et que ma queue confirmait. J'avais peur qu'elle pense que je n'aimais que son corps parce que ce n'était pas vrai: j'aimais ce qu'elle disait. Sûrement parce que c'était dit par la plus belle tête que j'avais jamais vue mais aussi parce que c'était beau ce qu'elle disait, j'étais bien quand je l'écoutais. Quand elle a tourné la tête vers moi, j'ai cru exploser et tout d'un coup j'ai pensé à l'autre, à celle d'avant et peut-être aussi à toutes celles que j'avais aimées. J'ai pensé à cette fille qui avait dépassé toutes les autres, pour qui j'avais tout donné et qui avait failli me crever. J'y ai pensé et j'ai soudain eu envie de lui écrire pour lui dire qu'il y avait plus belle qu'elle sur Terre, qu'à mes yeux il y avait mieux qu'elle et que finalement, là où j'étais le mieux c'était loin, très loin d'elle, dans les bras de cette rousse qui me brûlait le corps et m'apaisait tout à la fois. J'avais envie de lui dire que le bonheur n'est pas dans les cris, ni dans le coeur qui meurt d'amour, le bonheur, l'amour, toutes ces choses qu'on pensait connaître, elles sont là, dans cette fille sublime qui m'apprend respirer, qui me vide la tête. Enfin. J'avais envie de lui dire que oui, la passion plus jamais mais ça n'était pas grave, puisque le bonheur n'y était pas. Alors j'ai oublié la blonde d'hier pour prendre la rousse d'aujourd'hui dans mes bras, j'ai roulé ma tête dans l'épaisse masse de ses cheveux et j'ai murmuré tous ces mots d'amour qui n'attendaient que ça pour sortir. 

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